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Ganvié :  « la Venise verte » sur le lac Nokoué

Nous quittons Ouidah où nous avions fini par dénicher un petit hôtel très correct : « l’hôtel la joie »
Arrivés à Godomey, nous prenons un autre véhicule qui nous dépose à l’embarcadère pour Ganvié. Le soleil tape dur et nous embarquons sur une barque à moteur avec un taud. Le long des canaux, nous croisons de nombreux pêcheurs et des pirogues de vendeuses. Et nous arrivons à l’auberge  « chez M » suite aux conseils de Amédée et du guide « le petit pas futé ».
La patronne n’est pas sympa, mais nous n’avons pas le choix. On se sent piégé, on est sur pilotis, sans moyen de déplacement et pas d’autres hôtels à la ronde.
Bien que l’hôtel ait été refait suite à des inondations, le confort est sommaire et la salle de bains dégoûtante : douche au seau, WC pestilentiels et aucune canalisation, tout tombe à l’eau.
du coup, nous évitons le poisson et mangeons encore du poulet !!!

Louise au village lacustre de So-Ava
Nous sommes venus à Ganvié pour visiter ce site qui est une des richesses touristiques du Bénin et pour rendre visite à Louise, la Québécoise, sur son lieu de travail. Louise arrive vers 16h en barque et nous naviguons jusqu’à son village de So-Ava à 20 minutes de là.  Nous sommes hors du circuit touristique et la misère et la saleté nous sautent aux yeux. Pas de tout à l’égout, tout tombe directement dans l’eau. A l’arrivée, un Béninois d’une ONG nous accueille et nous conduit à un bâtiment en dur destiné aux jeunes du village. Des jeunes Canadiennes s’occupaient des enfants défavorisés et non scolarisés, mais elles sont reparties, les jeux de société sont sous clé et les enfants livrés à eux mêmes quand ils ne travaillent pas. Dommage…
Louise nous conduit dans sa maison d’accueil où la dame qui est responsable du centre de santé nous offre très gentiment des beignets et à boire. Sa maison est confortable et construite en dur. Nous partons à pied visiter le centre de santé et  le chemin  traverse les déchets, des immondices et des cochons et des poules qui pataugent dedans.

Le centre de santé est très rudimentaire, il n’y  a pas de médecin et le directeur a la compétence pour passer des échographies. A 4000 CFA soit 6 € toutes les femmes n’y ont pas accès. En cas d’urgence les femmes doivent aller à l’hôpital de Cotonou ce qui prend au moins deux heures (pirogue , barque, taxi brousse). La population de ces 42 villages lacustres avoisine les 140.000 personnes qui vivent pour la plupart dans la pauvreté et un manque d’hygiène.

De retour à notre auberge, nous assistons au ballet incessant des pirogues qui viennent toute la journée remplir d’eau potable leurs bidons, car aucune maison ne dispose d’un puits.
Debout à 6 heures, nous constatons que trois petites filles qui ont entre 10 et 13 ans déplacent des parpaings pleins donc très lourds et effectuent les corvées d’eau en portant de lourdes charges. La patronne de l’auberge reste assise et donne des ordres. C’est la première fois que nous voyons de près des enfants « vidomégon » (esclaves). Ce ne sont pas les enfants de l’aubergiste et ces enfants ne gagnent pas un sou et ne sont pas scolarisés.
L’auberge « Chez M » ne mérite en aucun cas d’être conseillé par un guide.

Nous espérons que le futur président s’attaque à l’amélioration des conditions de vie à Ganvié. le deuxième tour des présidentielles a lieu le 20 mars 2016 et oppose Lionel Zinsou à Patrice Talon.

Retour vers Cotonou, la capitale où grouillent 800.000 personnes.
Nous effectuons les derniers achats au marché de Missebo puis nous découvrons Haie vive, le quartier des expats et des Béninois aisés.

Nous venons de passer 7 semaines au Togo et au Bénin et avons été charmés par leur gentillesse et heureux de découvrir leur culture et coutumes. Nous espérons qu’ils avancent en adoptant les bons côtés de notre civilisation (santé, éducation …) et en conservant les leurs (entraide, solidarité dans leur famille et village, bonne humeur…)

Un grand merci des yovos*
Florence et Michel

* les yovos : les blancs