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Léon et Granada au Nicaragua

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Pour rejoindre la ville de Léon au nord du Nicaragua depuis le Rio Dulce au Guatemala,  nous devons traverser le Honduras, un des pays les plus dangereux au monde. Deux jours de voyage en bateau et en bus avec une nuit à San Pedro de Sula au Honduras.

Le passage de la frontière Guatemala-Honduras se fait facilement sauf que le douanier Hondurien m’a mis un tampon SALIDA ! pas sitôt entrée que je suis déjà sortie. Vont-ils me laisser ressortir ?

Arrivés au terminal de bus de San Pedro Sula au Honduras, il y a beaucoup d’agents de sécurité armés d’un fusil et les accès sont contrôlés par des militaires. Le seul bus direct pour Léon au Nicaragua, part une fois par jour à 5 heures du matin. Il nous faut donc dormir à San Pedro Sula.
Nous retirons des Lempiras (la monnaie du Honduras) et achetons notre billet de bus pour le lendemain.

Un taxi filou cherche à nous déposer dans un autre l’hôtel que celui que nous avons choisi. Il doit toucher une commission.
Dans la rue, nous sommes très surpris de voir des magasins de vente d’armes, de nombreuses boutiques sont protégées par des gardes armés. L‘ambiance est tendue.
A l’hôtel, le réceptionniste nous propose de nous faire livrer le diner, car il nous déconseille de sortir à pied après 18 heures.
Effectivement, dès 17h30 comme un couperet les magasins baissent leur rideau de fer; nous regagnons notre hôtel et de notre balcon, courageux mais pas téméraires, nous constatons que les rues sont vides. Drôle d’impression !

Départ à 5 heures du matin en TICABUS pour la frontière du NICARAGUA

En route, nous sommes surpris par la pauvreté et la saleté. Les maisons ont des murs d’enceinte très haut et surmontés de barbelés; l’insécurité est palpable.
Nous sommes sur la panaméricaine et beaucoup de très gros poids lourds traversent le pays.
A la frontière Honduras-Nicaragua, je passe sans problème avec un double tampon SALIDA sur mon passeport ! mais Mig est rappelé et questionné….  » ha tenido problemas con la policia ? etc .. ?  »  ….mais tout finit par s’arranger et nous passerons avec un bienvenido a NICARAGUA!
Nous sommes contents d’avoir traversé le Honduras sans problème, OUF !

LEON, capitale de la révolution

On respire, la ville est tranquille et propre, traditionnelle, coloniale, pas un immeuble et sa Cathédrale blanche trône sur la place. Le soir, les Nicaragüenses ou Nicaraguayens se promènent et profitent de la température agréable de la soirée.
Par contre peu de touristes, le Nicaragua ne s’est pas encore remis des événements de 2018.

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Au musée de la révolution
Un ancien guérillero du FSLN (Front Sandiniste de Libération National) nous fait revivre avec beaucoup d’émotion, l’histoire mouvementée du Nicaragua. Depuis les luttes d’Augusto Sandino contre Somoza jusqu’à la dernière révolte de 2018. D’après notre guide, cette révolte fut organisée et financée par la CIA qui souhaitait renverser le président ORTEGA pas assez coopératif avec les intérêts américains. L’opération aurait coûté 960 millions d’euros à la CIA en partie pour payer les milices de voyous Honduriens pour tuer et saccager. Leon et Masaya étaient au cœur de la révolte.

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peinture murale

Nous avons laissé un pourboire à notre guide qui aurait bien aimé nous vendre un drapeau rouge et noir sandiniste !
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Le musée des Beaux Arts est surprenant par la qualité des oeuvres exposées dans une très belle maison coloniale espagnole. Incontournable.

De très belles poteries y sont exposées … voir l’article sur San Juan de Oriente

Un soir, sur la place de la cathédrale nous avons assisté à des dances traditionnelles en hommage à Rubén DARIO, grand poète né à Léon en 1867 et très cher dans le cœur des Nicaraguayens. Le spectacle est de qualité car les danseuses et danseurs font partie de l’école nationale de danse.

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MASAYA, la rebelle
Beaucoup de présence militaire et policière en ville, les ronds-points principaux sont tenus par des militaires. Un chauffeur de taxi nous raconte les événements de 2018 qui ont fait de nombreux morts à Masaya.

Heureusement nous serons très bien logés à l’hôtel Libertad tout près du Parc Central. Délia la propriétaire est charmante et nous sympathisons tout de suite. Elle nous donne des renseignements et nous propose de loger chez sa mère quand nous serons à GRANADA.

Le volcan Masaya!
La ville se trouve à côté du volcan dont la lave est en fusion. Nous irons le voir de nuit avec un groupe de Français et un jeune couple Coréen. Le nombre de personnes est contrôlé et la lave est en fusion se trouve à 300 mètres. Ce soir là, le vent souffle dans le bon sens et nous ne sommes pas gênés par les vapeurs de souffre. Vaya suerte!
IMPRESSIONNANT

 

GRANADA, la rivale de Léon

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Nous allons directement chez la maman de DELIA qui loue 2 chambres dans sa superbe demeure coloniale, en plein centre à deux pas de la cathédrale.  Cette maison bien conçue a plus de 200 ans. Les pièces sont tournées et ouvertes vers le patio central arboré et rafraîchi par une fontaine. La mère de Délia est élégante et très prolixe. Nous y reverrons Delia et ses enfants. Delia est avocate pénale ainsi que son mari, et le frère de Délia et sa femme ont un cabinet dentaire dans une aile de la maison.

Nous sommes contents de pouvoir discuter sur de nombreux sujets.

Granada fondée en 1524 est l’une des plus anciennes villes créées après l’arrivée de Christophe Colomb. Son architecture coloniale de style andalou-mauresque est très bien conservée. Granada s’est enrichie grace au commerce du bois et du cacao, de l’artisanat de l’or et de l’argent. De nombreuses maisons coloniales ont été converties en hôtels. Nous en visitons de très belles.

Le couvent de San Francisco date de 1529 ; c’est le plus ancien monument de la ville.
D’impressionnantes statues de pierre précolombiennes (800 à 1200 ap JC) trouvées sur l’île de Zapatera y sont exposées.


Un projet de canal interocéanique fut étudié en 1900 par les Français et il devait relier Greytown (aujourd’hui San Juan de Nicaragua) au lac en passant par le fleuve San Juan, puis arriver à San Juan del Sur. Les Américains n’acceptèrent pas que les Français construisent un canal aussi important en Amérique et ils signèrent un traité avec le Nicaragua pour construire et tirer parti du canal. Ils commencèrent les travaux.
Suite à l’éruption volcanique de la montagne Pelée en Martinique en 1902 faisant plus de 30.000 morts, et vu les deux volcans menaçants sur l’île d’Ometepe, les Américains arrêtèrent les travaux et c’est à Panama que le canal fut inauguré en 1914.

Côté pratique :
Les hôtels
LEON : Casa de los Berios  : maison coloniale bien située
MASAYA : Hotel Libertad et Délia sa charmante gérante 😉
GRANADA : Casa Delia au 401 rue Morazan, maison coloniale chez l’habitant

Carte interactive de notre parcours   GUATE-NIC-CR

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