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HRP 2015 : à pied de Hendaye aux Aldudes

merveilleuse mer de nuages

HRP ou  Haute Route Pyrénéenne permet de traverser à pied les Pyrénées de la mer Méditerranée à l’océan Atlantique par des sentiers différents du fameux GR10 et le plus souvent non balisés. On traverse moins de villages et on reste davantage sur les hauteurs.

après de longs préparatifs, je pars  de la maison avec mon nouveau sac à dos de 14 kg. C’est bien trop lourd et pourtant j’ai essayé de l’alléger au max. J’ai utilisé le guide « Trans PYR » de Jérôme Bonneaux un ancien coéquipier de Véron pour préparer cette marche et je dois avouer que j’ai « transpyré » un max.

Flo me conduit à la gare St Jean, et c’est parti !! Yalla …….

Jour 1 : Hendaye gare SNCF  0 m  >>>     Col d’ Ibardin    317 m
durée : 6h30 incluant pauses et erreurs d’orientation   **     D+ 700m        D-  400m

Je n’ai pas battu des records de vitesse, mais d’une part ce n’était pas le but et puis il a fallu s’habituer au repérage sur des cartes au 1/50 000, au poids du sac , à la chaleur, à la marche avec des bâtons et tester ma cheville gauche qui est encore convalescente.

J’aurais du contourner le col de Xoldokogaina (486 m )   mais par erreur je l’ai monté, aussi j’étais bien content de trouver une pension bien confortable au col d’ Ibardin. Tenue par les deux soeurs Elizalde, 33€ la nuit + petit déjeuner.
Bonne douche et pas besoin de monter la tente.

La pension était vide hormis un couple de chamoniards (de Chamonix) 70 ans bien tapés et qui exploraient des sentiers pour organiser des randos pour une agence de voyages. Ils de faisaient porter leur bagages par un taxi jusqu’à la prochaine étape (un peu comme la malle postale qui existe aussi sur le chemin de Stevenson et sur Compostelle)

Jour 2 :   Col d’ Ibardin 317 m >>>  col de Eskisaroi  516 m – ferme à 4 km du col
durée : 11h  incluant les pauses et l’orientation   **     D+ 700m        D-  800m

Très grosse journée, départ à la fraîche, après qqs hésitations je prends le bon chemin pour contourner la Rhune et rejoindre le col de Lizuniaga, Très beau chemin que je fais avec deux marcheurs basques très sympas. Ils me montrent une cabane de chasseurs qui est ouverte à tout le monde quand les proprios chasseurs ne sont pas là. J’y rencontre un anglais qui a planté sa tente devant et qui fait la HRP aussi.
Vers 10h30 j’arrive à la Venta du col de Lizuniaga. C’est fermé, on m’indique que ça n’ouvre que pendant la période de la chasse !  J’ai bien fait de dormir à Ibardin.
Je remplis mes deux bouteilles Badoit et Perrier à une fontaine sur le bord de la route. Depuis le départ il n’y a eu aucun fléchage, on n’est pas sur le GR10 ! Je regrette de ne pas avoir de carte au 25000°. Direction le col de Lizarieta, par un chemin toujours pas fléché, dès que j’en ai l’occasion je demande aux rares personnes que je croise si c’est le bon chemin. A 12h30 j’arrive au col de Lizarieta, et la Venta est aussi fermée !  Passé les palombières d’Etxalar , je me trouve un endroit bien à l’ombre pour une pose repas bien méritée. J’ai tout ce qu’il faut dans le sac plus un sandwitch offert par une des soeurs Elizalde à Ibardin.

L’étape HRP de mon guide papier, prévoyait col de Lizuniaga – Elizondo  . Ayant pris 2 à 3 heures de retard sur l’étape d’hier, je ne serai jamais à Elizondo ce soir, mais le chemin est très beau, très sauvage et je ne croise que 3 marcheurs dans l’après midi : un jeune anglais costaud et bien organisé avec toutes ses cartes numérisées dans son téléphone portable. Il est déterminé à faire la traversée de bout en bout.
Puis vers 15h30 je rencontre un couple espagnol et leur chien qui font le GR11. Ils ont un guide qui leur indique qu’il y a une cervezeria (brasserie) à Eskisaroi et qu’on peut y manger. Je visualise très bien une bonne bière bien fraiche et je sens que je planterai la tente pas loin.
Arrivé au col d’Eskisaroi vers 17h00 je croise un type du coin qui ramasse des champignons et qui m’indique que la brasserie restaurant est fermée depuis une dizaine d’années mais qu’il y a un petit resto à 4 ou 5 km de là.
Je fais une petite pause et les deux espagnols me rejoignent et décident aussi d’aller au petit resto. En fin de journée et sur le goudron que c’est long 4 km supplémentaires.
J’en ai plein les pattes. Mon sac est trop lourd, je le maudit, heureusement que mes bâtons m’aident bcp. Je soulage ma cheville gauche et mon anche droite. Pour l’instant aucune douleur, je croise les doigts.
Au fin fond d’une vallée,  sans aucun voisin une ferme isolée fait restaurant, quelle aubaine ! Normalement ils n’ouvrent pas le soir, mais ils font exception et nous servent à manger. C’est délicieux ! oeufs, jambon et calimocho.  Le couple est très sympa, lui est basque de Bilbao et elle est de Jaca. Ils ont l’habitude de marcher, ils ont fait Compostelle deux fois déjà.
Pour le soir, on peut planter la tente au bord du ruisseau qui passe en bas.
Et puis comme on est le 24 juin on a droit à un petit feu de la Saint Jean. La patrone et le patron sautent le feu et chantent des chansons, on est loin de notre quotidien… J’ai oublié de dire que depuis Ibardin, on est de l’autre côté de la frontière mais franchement la montagne c’est la montagne et peu de signes indiquent qu’on est en Espagne , d’ailleurs les gens sont des basques et donc France ou Espagne c’est kif-kif.

Jour 3 :   col de Eskisaroi  516 m >>>  Elizondo  200 m 
durée : 5 h incluant les pauses    **     D+ 450m        D-  700m

8h30 Petit déjeuner très léger, et retour au col d’Eskisaroi 540 m par la petite route… 4 km de rallonge par rapport au tracé HRP. D’entrée ça calme, puis montée par un sentier assez raide jusqu’au col de Larrondo 800 m et il commence à faire chaud, mais les paysages sont verdoyants, intacts et à part des troupeaux de moutons et des chevaux sauvages on ne croise pas âme qui vive. Il y avait deux points d’eau sur le sentier, j’aurai pu éviter de partir chargé avec deux litres d’eau. Un seul litre aurait suffit et un kilo ça compte.

Arrivée à 14 heures par grosse chaleur dans la petite ville d’Elizondo. Bonne étape, avec hôtels et petits restos pour se restaurer. Il y a aussi une bonne alimentation pour les fruits et les fruits secs. On est sur le chemin de Saint Jacques.

Jour 4 :   Elizondo  200 m   >>>  Les Aldudes  370 m 
durée : 7 h en incluant les pauses    **     D+ 970m        D-  800m

Départ 7h30, je pensais trouver un petit bar ouvert pour déjeuner mais peine perdue rien n’ouvre avant 8h !!!

Je dois monter à Pena Alba 1070 m – donc 800 m de montée pour démarrer la journée.
J’entame la montée sans café ni rien de chaud dans l’estomac. Heureusement j’ai des vivres dans le sac et de l’eau.

Jusqu’à Pena Alba je ne rencontre que un marcheur rapide et peu chargé et deux coureurs à pied. La haut, on respire et je suis pratiquement sur la frontière qu’il faudra que je traverse pour revenir en France , aux Aldudes. Enfin j’apprends que la région des Aldudes appelée « pays Quint » appartient à l’Espagne et les Français la louent et l’exploitent.

Je fais une bonne pause à l’ombre et un couple de Français équipés de carte au 25000 m’indiquent que je fais fausse route pour aller aux Aldudes, ouf !! je n’ai fait que 800 m de trop.
Je rebrousse dons chemin et je redescends vers un parking ou se trouve la voiture des Français une kangoo verte. Là je rencontre des employés du service de balisage des sentiers. En plus des bons conseils, ils m’offrent un litre de leur eau – sympas. On est en France, mais sur les sentiers ça ne change rien.
Il fait très chaud et je dois redescendre 800 m – dur dur
15h00 arrivée dans ce minuscule village des Aldudes, c’est l’heure de la sieste ??? rien ne bouge. Un groupe de marcheurs est attablé à un petit bar sur la place du village, je me joins à eux pour une bière. Pour me loger je n’ai pas le choix soit la chambre d’hôtes de Mme Ghéry soit planter la tente dans le village. Je craque pour la chambre de Mme Ghéry, petite lessive et ballade dans le village pour délasser les jambes. Belle petite église, surtout l’intérieur.
Le soir je mange avec un couple de néo zélandais qui sont venus voir leurs enfants qui travaillent en Europe. Lui est photographe et elle écrit des livres pour enfants.
Bonne journée, grosse satisfaction : j’ai enfin réussi à boucler en une journée une étape HRP comme indiquée dans mon guide et dans le temps indiqué !!!!

Carte interactive Carte HRP


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