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HRP 2016 : de Béhérobie au Pic du midi d’Ossau – 1/4 suite

Vue de l'Ossau depuis le refuge d'Ayous

Jour 7 : Béhérobie 330m – Iraty – Col de Bagargui 1327m   – 11 hrs
7h00 : Ti dej avec un couple de savoyards, au physique secs et pas vantards. Vu le temps un peu humide je les avertis que la montée au col d’Erozate le long des sources de la Nive va être très humide à cause des herbes hautes. Ils y vont quand même, moi je tape le stop pour commencer la journée au col d’Orgambide où l’on était passé samedi avec Flo avant de descendre les 8 km de lacets… Un vieux berger me prends en stop et à 8h30 je suis au col et je commence à marcher seul, seul,  grand silence, la nature est grandiose.
La journée de repos m’a fait du bien, je suis en jambes. Direction la grotte d’Harpea, 1km après les 1ères cabanes, je plonge vers le pont de Chubigna en laissant sur ma gauche une cabane et la fermière qui trait ses brebis. On peut aussi y acheter du fromage. Ca descend raide dans les herbes hautes et je ne vois pas le petit pont. Inévitablement 250m plus bas je passe le pont puis remontée de 300m pour atteindre le col d’Erozate. En chemin, je retrouve les savoyards, accompagnés par le chien de l’hôtel, un gros berger allemand. Je l’engueule pour pas qu’il me colle.
>>  Col d’Erozate 1076m et la borne frontière 221
On souffle un peu, car ils viennent de monter 700m et j’en ai descendu 300 et monté 300.
En suivant une petite route, on rejoint vers 12h00
>>  le pont de Nekez Eguina -850m –   BF 224,   où l’on déjeune au bord d’un joli ruisseau.
Puis vient un partie difficile, rejoindre le col d’Oraate 1300m, en passant les crêtes d’Urculu, d’Ouest en Est par le Nord. Belle montée de 500 m par les herbes et les fougères sans aucun chemin de tracé. Au col de Curutche on retrouve les marques du GR12 rouge et blanc comme le GR10. OUF !!!! on peut ranger carte au 25000, boussole, altimètre et GPS. Un jeu d’enfants.
Au col d’Oraate 1300m je revois l’endroit où on avait campé avec Flo l’an passé. On continue jusqu’au sommet d’Occabé 1446m que l’on ne rate pas cette fois ci,

Puis descente caillouteuse par le GR10 jusqu’au :
>>>    Chalet Pedro 990m que l’on passe pour casser la croûte au refuge non gardé près du ruisseau et de l’aire de camping car. Bien reposés, les savoyards sont dans leur deuxième journée car ils ont commencé la veille à Saint Jean Pied de Port. Nous voilà repartis pour le dernier tronçon, la montée aux chalets d’Iraty – Col de Bagargui 1327m en passant par la fôret. On espère y arriver vers 18 hrs. Pour gagner un peu de temps on démarre par le sentier découverte au lieu d’aller un peu plus loin chercher le GR10, grosse erreur, on se pert dans un sous bois de hêtres avec des feuilles jusqu’au genoux et une pente très raide…  plein les bottes … les savoyards me maudissent intérieurement !!!  j’en suis sûr.
On finit par retrouver le GR10 et on arrive
à 19 heures au Col de Bagarguy 1327m
Refuge-chalet non gardé, à nous de trouver le gardien,  grosse journée.
le repas et la bière au resto voisin nous réconcilie.
On discute de la suite du parcours, eux ont tout réservé par le GR10 jusqu’à la Pierre Saint Martin et moi j’hésite à passer par l’HRP et dormir en cabane.
Bonne nuit dans une chambre individuelle minuscule.

Jour 8 : Col de Bagargui – Abri d’Ardané 1312m   – 10h30 pauses incluses
8h00 : Ti déj au petit resto avec vue énorme sur Larau qu’on ne voit pas car on est sur une mer de nuages. C’est décidé je pars par la HRP ainsi je serai dan s2 jours à la Pierre St Matin au lieu de 3 jours en passant par le GR10. Ravitaillement à l’alimentation qui jouxte le resto et c’est parti vers 9hrs , montée raide aux crêtes d’Orgambidesca, puis long chemin bien fléché jusqu’aux cayolars de d’Organbidia et d’Ibarrondoua puis passage en forêt pour contourner le Pic d’ORHY par le versant espagnol et ainsi éviter l’arête dangereuse (aérienne). C’est très sauvage, beaucoup de chevaux sauvages et de vaches. Je ne croise pas un seul marcheur jusqu’au tunnel qui ramène en France par le Port de Larau 1580m.
Je ne prends pas le tunnel et je mange à l’ombre du tunnel car il fait très chaud. Je suis un chemin fléché rouge et blanc côté espagnol mais vu ma boussole et mon téléphone GPS, je rebrousse chemin pour traverser le tunnel – 1 heure de perdue bon poids !! grrrr !!
16h30 Au parking du Port de Larau , je suis sur la frontière. Je discute avec des marcheurs et je décide de suivre la crête frontière pour rejoindre l’abri d’Ardané. Le chemin est bien fléché et les bornes frontières espacées mais visibles. Et il y a une clôture basse qui fait office de ligne frontière. Le chemin alterne entre France et Espagne pour éviter les sommets, côté espagnol le soleil cogne fort et côté français, le brouillard monte.
Il me tarde d’arriver, je marche seul et pas de marcheurs en vue. Je n’arrive pas à trouver la piste qui plonge vers Ardané aussi pour ne pas prendre de risques dans le brouillard, je poursuis jusqu’à Portiloua BF 247  -1664m – Là je trouve une piste fléchée GRT11 heureusement car le brouillard est dense, je suis seul et il est tard.

 

Je retrouve une piste pour  voitures et à 600m de l’abri une voiture s’arête, c’est celle du berger d’Ardané ! ouf il me fait monter derrière avec son chien car sa fiancée est à l’avant – ils ont 25 ans maxi. Il a la garde de 1600 moutons pour une association d’éleveurs de la Soule plus qqs vaches. Il ne doit pas s’ennuyer. Sympa mais sobre en peu de mots il me montre ou prendre de l’eau et la direction de l’abri Ardané en contrebas.
Avec le brouillard épais je trouve le moyen de me perdre, le berger m’avait dit 200 m et j’en ai marché 400m. Grace au GPS je rebrousse chemin et je finis par tomber dessus.
19h30 Bel abri en dur, je rentre et il y a déjà 3 marcheurs qui dorment. Du coup je mange dehors, et en montant sur une petite butte, je capte du réseau et je peux parler à Flo – tout va bien. De la place pour 8 personnes, une table et une cheminée. Pas d’eau sur place.

Jour 9 : Abri d’Ardané – La Pierre St Martin 1670m – 9h30 pauses incluses
6h30 : les 3 marcheurs me réveillent, ce sont un couple jeune et la mère de la fille. Le gars est organisé, costaud et il fait office de guide. Ils sont béarnais et connaissent bien la région.
vers 8h00 : je décolle, passe devant le cayolar du berger qui n’est pas là et rejoins la frontière BF247 par le sentier pris la veille au soir.
Jusqu’au bas de Bimbaleta, je ne croise que 3 marcheurs espagnols de Navarre. Je discute bien avec l’un d’entre eux puis vers le Pic de Belhay je les laisse et je repasse côté français. Paysage grandiose, au pied du col de Bimbaleta, je mange un peu. Montée très raide puis descente tout aussi raide. Un peu de repérage et quelques faux sentiers mais je finis par arriver au Refuge de Belagua fermé (je le savais) . Par chance je trouve une cabane pour bergers avec un panneau « à usage exclusif des bergers espagnols du coin » C’est frais et confortable. Si quelqu’un arrive, je prétexterai ne pas lire l’espagnol. Bonne pause déjeuner, dehors grosse chaleur. J’ai aussi refait de l’eau (deux points d’eau très visibles avant d’arriver à Belagua).
Puis du bitume sur 9 km en côte et sans grand intérêt. La route est quasi déserte, longe la frontière et permet de repasser en France à la Pierre St Martin. Ce village et celui d’Arette avaient été frappés par un tremblement de terre en 1964.
Les 2 ou 3 derniers km sont plus sympas, via le GR10 et au milieu des moutons.
17h15 : arrivée au Refuge Jeandel 1670m – sympa : douche chaude, du monde, le couple des Américains des Aldudes, et 3 gars de Limoges et La Rochelle.
Une fille et son gros chien avec un sac de 21 kg dont 5kg de croquettes pour chien !!!

Jour 10 : La Pierre St Martin 1670m – Lescun 960m – 6h30 pauses incluses
Vu le paysage et l’expérience de l’abri d’Ardané, je ne me sens pas prêt à passer par la cabane d’Ansabère et c’est décidé ce sera le GR10 jusqu’au refuge d’Ayous.
et de plus, je n’ai plus de cash.
8h30 : départ avec les 3 gars de Limoges par le GR10. Le paysage est très différent, caillouteux et plus abrupt, plus haut. Plus austère.
Ils marchent assez lentement et après 45 minutes, je pars devant sans pour autant courir. Je suis content et c’est assez bien fléché.
Courte pause au-dessus des remontées mécaniques. Puis j’atteins le Pas de l’Osque 1922m impressionnant mais sans difficulté car il y a un câble en acier bien accroché. Puis dans un décor grandiose au pied des Orgues de Camplong, je rejoins le Pas d’Azuns 1873m d’où l’on a une bele vue sur le Pic d’Anie 2504m.
De là, descente sur la cabane du Cap de la Baitch. Bel abri contenant des réserves pour le berger et à l’extérieur un robinet et de l’eau potable. La femme du refuge aurait du me le dire, j’aurai chargé moins d’eau, grrr.
Les 3 de Limoges arrivent et cassent la croute, comme moi.
Une anglaise, un breton et sa copine Espagnole arrivent. C’est plus animé que l’HRP.
Je pars seul vers LESCUN, beau sentier qui traverse une fôret bien fraiche (j’y croise un Néo-Zélandais) et j’arrive au refuge de l’Abérouat peu acceuillant, surtout à 12h30. Il y a de l’eau à l’extérieur.
Chemin (GR10 ? ) mal entretenu pour descendre au minuscule village de Lescun 960m
Après une bonne discussion avec un solide berger de 92 ans, j’arrive sur la place du village vers 15h00.  Petite journée … ça fait du bien
Les  jeunes de l’hôtel du Pic d’Anie me trouvent une bonne chambre d’hôtes. La saison touristique est commencée et tout est vite plein.
Le soir je mange seul à la « Table d’en haut » tenue par un gars du Pian en médoc.

 

Jour 11 : Lescun 960m – Etsaut 580m – 6h30 pauses incluses
Seul en chambre d’hôtes, petit déj à 7hrs
le mari et la femme sont debout pour un déjeuner copieux.
8h00 départ sur le GR10, je monte sans interruption jusqu’au Col de Barranq 1600 m soit un beau dénivelé de plus de 1000m.  Récompensé par une superbe vue sur le Pic du Midi d’Ossau. J’en ferai mon but.
A part quelques patous -gros chiens des Pyrénées qui gardent les troupeaux- étape peu intéressante.
vers 13h30 : arrivée à l’église de Borce protégée par la mairie qui est une ancienne place forte. J’y déjeune sous le porche de l’église bien au frais.

Puis j’arrive au petit village de Etsaut en traversant la N134 par une passerelle.
Gite d’étape « la Garbure » spartiate mais c ‘est une bonne adresse. J’y rencontre un cycliste Néerlandais qui arrive de Eindhoven à vélo à raison de 95 km par jour. Et par le chemin de Saint Jacques, 16 jours qu’il roule pour 1500 km parcourus il lui en reste encore 1000 pour arriver à Santiago. Et demain c’est le col du Somport !!! bravo !  il a un vélo de randonée hightech avec chaine en carbone, vitesses dans le moyeu arrière, dynamo dans le moyeu avant pour recharger gps, téléphone et ordi…. bref 17kg le vélo + 26 kg de bagages + 3 bidons d’eau.
Chapeau bas !!!  on sympathise bien.
A/R en stop à Bedous pour retirer du cash
Je rentre à temps pour rentrer le linge avant un petit orage
Bon repas le soir avec les 3 gars de Limoges,  le cycliste Néerlandais et deux pêcheurs de truite passionnés.

Jour 12 : Etsaut 580m – Refuge de Pombie 2030m – 11h pauses incluses
4 hrs du mat, les 2 pêcheurs quittent le dortoir, je ne les entends pas. Ils veulent être les premiers à remonter le gave pour surprendre les truites.
8 heures: départ avec les 3 gars de Limoges qui ont une grosse journée à faire pour rejoindre Gabas où ils ont réservé. Je pense pour ma part m’arrêter au refuge d’Ayous ou j’ai réservé.
Bon début de journée qui commence par le chemin de la Mâture taillé à flanc de falaise (mais pas dangereux) . C’est par ce chemin que circulaient les grands tronc d’arbre utilisés pour les mâts de bateaux.
En sortie de chemin, on enjambe une vache morte depuis peu car toute gonflée et encore sanguinolente !!
Le rythme baisse et je pars seul jusqu’à la cabane Baigt de Saint Cours à l’entrée du Parc National. Pas très propre mais bien venue en cas de mauvais temps. On peut y dormir mais il n’y a pas d’eau. Je casse la croûte et au moment de repartir les 3 copains arrivent et décident de manger plus tard. Je remarche avec eux pendant 1 heure puis je reprends de l’avance
>>>  vers 13 heures et j’arrive seul au col d’Ayous 2180 m
vue superbe sur le Pic du Midi d’Ossau dégagé. Le refuge d’Ayous n’est pas loin.
14 heures : arrivée au refuge d’Ayous 1960m, la vue est belle , carte postale

 

L’étape GR10 est bouclée, D+ 1700 m   D- 300m ,
Le refuge de Pombie est à 4h30 en pasant par le Col de Peyreget à 2300m. Le gardien téléphone et me réserve une place. Il faut que j’arrive pour 19 heures.  14h30 :    Yaala …  c’est parti !
Je contourne le Pic Castérau en longeant le lac Bersau et le lac Castérau, descente jusqu’à la cabane de Cap de Pount 1600m. Je suis en jambes, puis je prends à droite vers la cabane de Peyreget, le brouillard se lève et un couple de jeunes me confirme le chemin, ils y vont mais plus lentement (la fille n’a pas l’habitude de porter un sac). Je ne vois pas la cabane de Peyreget mais je finis par atteindre le Lac de Peyreget. Là j’y rencontre un Belge Flamand qui fait aussi la HRP. Il est parti aussi le lundi 20 soit il y a 12 jours mais on n’a pas pris le même chemin – il utilise un autre guide.
Il reste à atteindre le col à 2315 m en gravissant un énorme pierrier (je l’avais fait avec Flo il ya qqs années). Le belge ne suit plus … il est loin de son plat pays… il en bave.
Arrivé au col, je l’attends et on prend des photos, c’est superbe.
il est plus de 18 hrs et le refuge n’est toujours pas en vue. Descente peu cairnée et aucune trace rouge et blanc on n’est pas sur le GR10. Le belge a un GPS moi ma boussole et ma carte au 25000. On s’en sort, et parès qqs marmottes qui sifflent on arrive au refuge à 19 hrs. Les marcheurs sont prêts pour le repas. Je prends une douche glacée et à 19h10 je suis à table
grooosse étape !!! cumul des dénivelés de jour : D+ 2550 m   D- 1100m ,
après une bonne bière avec le Flamand, je m’installe dans la grande tente à l’extérieur du refuge. Lit de camp en toile, en forme de cuvette … mais à 22h30 je dors comme une marmotte !!!

Jour 13 : Dimanche : Pombie 2030m Caillou de Socques 1400m  
8h – départ pour le dernier tronçon avant le goudron et le retour à Bordeaux
Flo m’a trouvé un blablacar à 17 hrs d’Artouste et un train à 15 hrs de Pau.
10 hrs j’arrive facilement au Caillou de Socques, joli petit sentier mais pincement au coeur en pensant que c’est la fin de la randonnée. snif snif
enfin ce soir je devrais être avec Flo et un bon quart de finale de l’Euro : France – Islande
Socques – Larruns avec la Navette
Larruns – Sévignac en stop ..  ils m’invitent à l’apéro et m’offrent un saucisson , une demi baguette et un fruit pour la route …  génial
Sévignac – Pau en stop avec un cycliste
Pau – Bordeaux    en train  et Flo à la gare Saint Jean ….

Carte interactive

Carte HRP


Il y aura une suite, c’est sûr ….

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