lundi 20 juin 2016, Flo et moi partons pour 6 jours de marche dans les Pyrénées avec pour objectif : arriver en fin de semaine à Béhérobie, au sud de Saint Jean Pied de Port.
jour 1 : de Hendaye à Ibardin – 4 hrs pauses incluses
Partis à 13 hrs de Bordeaux en Blablacar, David notre jeune conducteur nous dépose vers 15h au péage de Biriatou. Il fait chaud et nous partons sac à dos vers le petit village de Biriatou où nous pique niquons.
Cette année, mon sac à dos ne pèse que 12 kg dont 1.5 litres d’eau.
Celui de Flo pèse 7 kg dont 1 litre d’eau
C’est 2 kg plus léger que l’an passé car nous n’avons pas pris de tente, matelas, baudrier. Nous dormirons en refuge.
L’expérience de 2015 est très utile : nous utilisons carte (25000 si possible), boussole et GPS en cas de doute.
Nous voilà repartis pour le col d’Ibardin en passant par le sommet du Xoldokogaina 486 m seulement mais la 1ère demi-journée on s’habitue à la chaleur et au sac à dos.
Le paysage est très beau, la vue sur la côte basque est splendide, le temps idéal et nous croisons beaucoup de chevaux sauvages.
On arrive un peu avant 19 hrs à la venta Elissalde tenu par deux sœurs sympathiques. Elles nous proposent une chambre avec vue sur la Rhune et l’océan et nous servent le repas sur notre terrasse. Nous sommes comme des coqs en pâte !
jour 2 : Ibardin – Etxalar – 9 heures
Départ à 8h30 à cause du livreur de pain, par des sentiers non balisés on rejoint le col de Lizuniaga vers 12 h (on recharge en eau à une fontaine sur le bord de la route)
On continue vers le col de Lizarieta en rattrapant le GR11. 15 heures, tout est fermé et la route vers Sarre est coupée. Nous continuons et montons aux palombières suspendues au dessus du vide (uniques en France). Plus loin après un ancien resto fermé, nous descendons vers le village d’Etxalar par la route – 9 km de lacets. Plein les bottes et Flo a mal aux tibias.
18h00 arrivée dans un superbe petit village typiquement basque, on est en Espagne. On se jette dans le 1er bar ouvert et à l’ombre. 2 bitter Kas et 2 Perrier menthe bien mérités.
Le bar nous conseille une chambre à louer et la proprio doit passer nous chercher au bar.
Vue sur le village, une bonne douche et nous voilà réparti pour un bon repas au resto local « Asador Basque » Copieux, délicieux : jamon serrano et cidre basque en apéritif, salade mixte géante et calamars, entrecôte et churrasco, natillas et cuajada (caillé pour les non initiés) on fait l’impasse sur le café et le pousse café. le tout pour 15 €.
et et bonne ambiance, de plus à la télé c’est l’Euro 2016 « Espagne – Croatie » à Bordeaux.
Jour 3 : Etxalar – Elizondo – 8h30
7h du mat, Petit déj. copieux servi par le patron, ancien contrebandier et actuellement il gère une ferme avec du bétail sur les hauteurs près du col de Lizarieta. Du coup, il nous conduit chez lui, près du GR11, donc sur notre chemin pour Elizondo. Tout le long des 8 km, il nous raconte ses aventures de contrebandier, (trafic de cuivre avec la France, trafic de cigarettes avec la Suisse… ) Il est passé à travers les balles de la guerre d’Espagne, puis celles des douaniers ….
Il est 8 heures, on commence à marcher, le GR11 côté espagnol est bien fléché.
le chemin est long mais très agréable, 10h30 casse croûte au col d’Eskisaroi, puis belle montée d’où nous voyons pour la dernière fois la Rhune. On passe par Atxuela 825m puis Larrondo 852m pour arriver enfin vers 13h30 au plat d’Amezti où il y a une aire de pique nique avec de l’eau et de gros chênes. Il fait très chaud, on mange et s’allonge 1h30.
Puis deux heures de descente à travers de hautes herbes, puis par la route on arrive à Elizondo guidés par son église massive. Joli petite ville au bord d’une rivière. La météo nous apprend à la télé que nous sommes dans le coin le plus chaud de la péninsule avec 37°C !! Les petits enfants s’amusent dans les fontaines et les grands s’envoient des bières .. on lutte comme on peut contre la canicule.
Jour 4 : Elizondo – Les Aldudes – 7h30
départ à 7h30, on attaque une bonne montée pour passer de 220m à 1000m.
Il faut gérer, faire de petites pauses, bien boire …
Deux jolis points d’eau sur des ruisseaux, passage en forêt de hêtres, très impressionnant.
En haut, le petit chalet est ouvert, il y a une belle table et de l’eau. Il est presque midi et on en profite pour faire la pause repas.
Nous continuons sur l’Harguibel d’où nous apercevons le village des Aldudes en contrebas, 700 m plus bas. Les Aldudes se trouvent dans une enclave appelée le pays QUINT qui appartient à l’Espagne mais qui est habité et exploité par les Français. Ils paient l’impôt foncier à l’Espagne et les autres impôts à l’état français. Nous longeons la frontière via le col de Belaun et le col de Berdarits (borne frontière 119) puis descente raide jusqu’au village. Le bar en face de l’église est fermé ainsi que la maison d’hôtes.
Heureusement, l’épicière appelle M. le Maire à la rescousse. Ce dernier nous rejoint au bar du trinquet, s’avale une bière puis nous ouvre l’auberge de jeunesse fermée depuis 2 mois. Pas assez de touristes ni de moyens. On a un dortoir pour nous deux et douche privée, le confort… soirée tranquille, le village ne compte que 300 habitants.
Jour 5 : Les Aldudes – Roncesvalles – 8h30
départ à 8h00, remise des clés au bar, on rejoint le village d’ Urepel en longeant la Nive des Aldudes, par un sentier très peu emprunté, où l’on tombe nez à nez avec un chevreuil. Il s’échappe en bondissant pour franchir une clôture.
De l’église d’Urepel on emprunte un sentier très sauvage qui nous permet d’atteindre la ferme Madaria. Petite pause et ravitaillement en eau, puis par un sentier superbe et de niveau on rejoint le col d’Hauzay. Le temps a changé, mais il y a une fontaine et l’on pique nique avant de monter au Lindus 1200m par une petite route.
De Lindus , plein Est pour Puerto Ibañeta (col de Roncevaux) 1055m et on décide de quitter la HRP pour dormir avec les pélerins de Compostelle à l’ermitage de Santiago à Roncesvalles en Espagne.
Arrivée à 16h30, trempés mais contents d’obtenir une place comme pèlerin à l’ermitage.
On paie pour la place en dortoir, le diner, le petit déj et le carnet du pèlerin 25€ par personne.
Tout est super bien organisé, il peuvent accueillir 150 pèlerins répartis sur 3 étages à raison de 50 personnes par dortoir. Après 8 heures de marche sans croiser personne, nous nous retrouvons au milieu d’une foule cosmopolite plus ou moins pieuse. Sur le chemin – el camino- chacun a sa motivation : un couple béat, des jeunes en quête d’aventure, beaucoup d’anglais, des asiatiques, …..
Dans le dortoir, tout le monde se soigne ou se masse car pour beaucoup c’est leur première journée commencée à Saint Jean Pied de Port, point de départ du Camino frances.
Jour 6 : Roncesvalles – Béhérobie – 8h30
Réveil à 6h, lumière vive générale dans le dortoir, nos voisins, un couple d’anglais avaient pris de l’avance en préparant leur sac à dos en faisant tinter leurs gamelles. On a finalement bien dormi malgré les odeurs d’algipan.
7h00 Ti déj sympa avec les pèlerins
8h00 départ en sens inverse des pèlerins, il pleut et nous enfilons kway et poncho.
8h30 Puerto Ibñeta 1055m , 9h30 Col de Lepoeder 1430 m – Cette année le vendeur de café n’est pas là. On est dans les nuages, trempés et bien contents vers 10h de pousser la porte d’un petit abri refuge de 2 m² protégés du vent et de la pluie.
Repartis, nous croisons les fantômes pèlerins encapuchonéspuis au col de Bentarte on quitte le « Camino » pour le GR12 direction col d’Arnostégui et le refuge d’Aspégui.
On suit la frontière plein Est, vent glacial et brouillard, orientation à la boussole et aux bornes frontière. On marche bon train et à midi 30 nous sommes au refuge non gardé d’Aspégui. Il y a de l’eau à l’extérieur et on allume un feu et on fait sécher les chaussures et les marcheurs.
13h40 départ en côte pour le col d’Orgambide 1000m
14h30 à Orgambide on passe devant les cromlechs style StoneHedge et
on entame le 8km de lacets qui nous séparent de l’hôtel.
16h30 arrivée aux « sources de la Nive » et on aperçoit sur le parking, le camion de Romain parti marcher.
Heureux d’avoir atteint notre but et de profiter du confort et de la gentillesse du personnel de ce charmant hôtel. Belle expérience à conseiller aux bons marcheurs.
Jour 7 : Dimanche : retour et repos
Petit déj avec Romain qui est venu nous rejoindre pour marcher le samedi et le dimanche. Flo rentre avec Romain mais elle serait bien restée pour continuer une semaine de plus car elle était en pleine forme. Ni ampoules ni douleurs musculaires !!!
Pour moi, repos bien mérité avant d’attaquer la seconde semaine qui devrait me conduire jusqu’au Pic du midi d’Ossau.