HEKOU – LAOCAI: Passage difficile de la Chine au Vietnam
Un dernier grand bol de soupe de nouilles accompagnée d’un excellent thé parfumé aux feuilles de water camélia pour 12 yuans pour deux (soit moins de 2 euros) dans notre petit restaurant favori à Janshui, et nous voilà partis pour la gare de train. Nous prenons un billet Jianshui – Hekou à la frontière sino-vietnamienne (29 yuans soit moins de 4 euros pour 2h30 de train)
Le train est bondé et nous sommes dans un compartiment avec 3 jeunes gars ; l’un parle anglais et discutons sur les salaires, le coût de la vie, de l’essence, des voitures. Le prix des voitures nous parait très élevé par rapport à leur salaire moyen (3 à 400 euros par mois)
Nous ne voyons pas le temps passer et nous arrivons vers 16h30 à destination. En arrivant à la douane un couple de Vietnamiens restaurateurs à Lateste nous aborde en Français ! et nous sympathisons. Nous passons sans difficulté la douane chinoise et attendons un bon quart d’heure le couple de Vietnamiens. Des vélos chargés d’énormes cartons sont poussés par des commerçants vietnamiens sur le pont reliant la Chine au Vietnam et beaucoup de jeunes filles Vietnamiennes rentrent au Vietnam après leur journée de travail. Cela nous interpelle.
Le couple de Lateste arrive enfin. Lui était fier de ses deux passeports, français et vietnamien. Cela n’a pas plu au douanier Chinois ! Nous passons ensemble le pont de l’amitié ( ?) et arrivons aux douanes Vietnamiennes. Le douanier prend nos passeports et nos visas et quitte son poste sans explications. Dix longues minutes après, une chef nous explique gentiment avec une voie douce que nous sommes en avance de deux jours sur la date d’entrée prévue sur notre visa. Nous devons repartir en Chine et attendre 48 heures. Nous essayons de négocier mais comme partout pour un douanier « le règlement c’est le règlement ». Nous demandons à réfléchir et finalement (encore 10 minutes de perdues, un autre chef douanier nous propose un visa gratuit de 15 jours à la place du notre de 30 jours. Bien que contrariés, nous acceptons l’offre.
En sortie de douane nous sommes agréablement surpris de retrouver le couple de Lateste qui nous a attendu plus d’une demi-heure et qui s’inquiétait pour nous. Nous échangeons nos téléphones et nous promettons de les revoir à Lateste dès notre retour.
Nous sommes à Lao Cai au Vietnam, il est déjà tard et les changeurs d’argent au marché noir nous assaillent, les taxis aussi. Les premières impressions sont décevantes : trottoirs défoncés, saleté, conduite dangereuse, c’est le bazar… On s’engouffre dans un bar pour faire le point. Mig part retirer de l’argent mais après deux distributeurs de billets hors service, il décide de changer au marché noir nos derniers yuans. Mig revient avec 3.400.000 dongs en poche, nous sommes millionnaires en dongs 1 euro = 27000 Dongs. Nous atterrissons dans un hôtel correct sans plus. Ouf !!!!
Sapa, petite ville d’altitude à 1600 mètres
Dès le lendemain, nous prenons un bus pour Sapa, point de départ de nombreuses randonnées au milieu des rizières et des villages ethniques. La route de montagne n’est pas bonne et le chauffeur prend beaucoup de risques. On s’accroche.
Sapa est très touristique et en plein travaux, le principal intérêt est de faire un trek. Dès le lendemain, nous partons à pied depuis notre hôtel avec notre guide de la minorité ethnique Hmong. Il y a 94 millions de Vietnamiens dont 85% sont des Viets et le reste se compose de 53 ethnies différentes pour la plupart habitant les montagnes du nord du pays.
La guide connait bien le chemin à travers les rizières, les chemins sont boueux et souvent glissants. Nous faisons une pose devant un champ de plantes indigo et en frottant les feuilles entre ses mains on devient Martien. Cette plante sert à teindre les cotonnades de leurs tenues traditionnelles. En chemin nous croisons quelques buffles, nous sommes très loin des touristes de Sapa, les paysages sont magnifiques !
Nous apercevons le village de Taphin; les paysans s’activent, les uns rentrent les buffles et d’autres comme cette femme de l’ethnie Dao nous invite à rentrer chez elle. Sa maison est en bois rustique, le sol en terre battue. Nous sommes surpris du dénuement de la maison. Nous sommes arrivés et nous nous installons avec 4 autres personnes chez M. et Mme DA . Le foyer est en bas comme dans toutes les maisons avec un feu de bois central et il n’y a pas de conduit d’évacuation. Mais il y l’électricité, l’eau courante direct de la montagne et un réchaud à gaz.
Nous nous retrouvons le soir avec les Français, et la famille Hmong. L’ambiance est sympathique et la table bien garnie. Notre hôte est gentille et discrète et m’explique dans un bon anglais qu’elle est très heureuse de nous recevoir…j apprends qu’elle n’a jamais été à école ne sais ni lire ni écrire (à part les chiffres !) … ses trois enfants vont à l’école. Nous sommes loin…Super soirée, le patron lui trinque avec les gars chacun à leur tour l’acool de riz »happy water » fait son effet !!!!
Nous dormons sur des futons dans une chambre spartiate…petit déjeuner de crêpes et ce sont les au revoir. Il fait beau et peu à peu la brume se lève, les couleurs sont superbes. Le chemin est long et le pas de notre guide un peu lent, elle bavarde avec une amie;; Mig et moi prendrons la tête de notre petit groupe pour redonner du rythme…
belle randonnée, belles rencontres.
Carte interactive de notre périple
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