La traversée des Pyrénées d’Ouest en Est.
2 solutions : continuer par la HRP qui traverse les Hautes Pyrénées côté français avec des passages délicats, risques de neige et le refuge de Barroude qui a brûlé, ou passer plus au sud en Espagne par le GR11. Je choisis cette seconde solution.
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Petit rappel des épisodes précédents :
2015 : de Hendaye à Iraty par la HRP en 9 jours de marche (plus un de repos). dont 2 jours avec Flo
2016 : de Hendaye au Pic du midi d’Ossau par la HRP en 12 jours de marche (plus un de repos)
les premiers 6 jours avec Flo
L’objectif final est d’atteindre la Méditerranée. Cette année 2017, je voudrais m’approcher de l’Andorre, pour pouvoir terminer en 2018.
Deux solutions : continuer par la HRP qui traverse les Hautes Pyrénées côté français avec des passage délicats, risques de neige et le refuge de Barroude qui a brûlé, ou passer plus au sud en Espagne par le GR11. Je choisis cette seconde solution.
La préparation cette année a été courte car je me suis blessé à la cheville droite début juin. Donc séances de kiné et vélo mais très peu de marche. Mi-juillet ça va mieux et avec Flo nous partons dans les Pyrénées pour 4 à 5 jours de marche cool. Bon pour le service !
Le 29 juillet : départ à 8h en blabla car jusqu’à Gan avec un cartographe informaticien sympa et bavard qui part faire du parapente à Accous. Puis en stop jusqu’au pied de l’Ossau, plus exactement au Caillou de Socques exactement là où j’avais arrêté l’an dernier.
Jour 1 : Caillou de Socques 1400m – Refuge d’Arrémoulit 2300m
. 4 h en incluant les pauses – D+ 1100m D- 300m … 9km
13 heures : – Il faut réhabituer le corps à porter 12 kg et comme il fait bien chaud et que la montée est raide, la pause déjeuner s’impose … ça va mieux … le pas est lent, il faut roder la machine (qui manque un peu d’huile).
Aucun problème d’orientation, j’avais déjà fait ce parcours avec Flo, il y a 4 ans. Longue montée avec l’Ossau dans le dos. On longe un ruisseau et je croise qqs vaches et chevaux. La ville est déjà loin. Au col d’Arrious 2260 m, il faut choisir : le passage d’Orteig ou descendre au lac d’Artouste et remonter jusqu’au refuge. Je choisis le passage d’Orteig car je suis avec un jeune Espagnol et le câble et les pitons ont été refaits. C’est la deuxième fois et cette fois-ci je marche derrière et les bâtons sont rangés dans mon sac. Toujours aussi vertigineusement impressionnant !! >>> ceux qui sont sujets au vertige, s’abstenir. <<<
17 h : arrivée au refuge, beau temps et bonne ambiance. Décor minéral et douche glacée à l’extérieur et au robinet. Je dors dans le marabout, en lit de camp superposé, lit creux et je suis en haut. J’ai des crampes grrrr et le vent souffle fort, très impressionnant.
Jour 2 : Ref. d’Arrémoulit 2300m – Ref. Respumoso 2150m – Refuge Bachimaña 2230m
. 9h30 en incluant les pauses – D+ 1030m D- 1130m …. 19km
Réveil à 6 h, ti’déj puis départ à 7h30 pour le col d’Arrémoulit 2450m, puis descente un peu délicate puis très facile dès qu’on rejoint le GR11. Arrivée au refuge de Respumoso à 10h30. déjà fait avec Flo.
J’y rencontre deux marcheurs Bert et Daniel qui sont sur le GR11 depuis une douzaine de jours et qui vont dans le même sens que moi. Après un petit casse croûte me voilà en forme prêt à affronter ma 1° étape de GR11.
Au menu du jour : le col de Tebarray 2765m et le collado del Infierno 2710m. D’après les blogs , pas très facile. En effet à qqs 30 mètres du col un mur vertical et aucune marque rouge et blanc caractéristique de GR10 comme du GR11. Je suis en proie au doute, ??? me suis trompé de sentier ?? je sors mon téléphone et je lance MapsMe qui est une application GPS géniale pour portables androïd. Pas de doute, si les satellites disent juste, je dois escalader ce mur à 4 pattes en m’accrochant aux rochers. J’ai rangé les bâtons dans les ac et les rochers ont de bonnes prises mais je n’en mène pas large car je suis seul. Bert et Daniel sont sûrement derrière mais je ne les vois pas. Au col vent très violent et joli lac… Ouf, je passe, la vue du Lac de Tebarray est superbe. puis le collado del Infierno, une simple formalité si ce n’est à cause du vent de face qui me fait presque reculer. Bonne et longue journée … 19 km et du dénivelé.
Arrivée à 17h au refuge de Bachimaña, douche chaude, dortoir spacieux, et le téléphone passe, le luuuuxe. J’y retrouve Bert le Hollandais d’Amsterdam et Daniel l’Allemand de Stutgart.
Jour 3 : Ref. Bachimaña 2230m – Refuge Bujaruelo 1340m
. 9h30 en incluant les pauses – D+ 920m D- 1820m …. 23 km
Départ à 8h. Erreur dès le départ pour trouver le « camino de las Tuberias » qui m’évite de descendre sur Panticosa. Le chemin n’est ni marqué ni cairné, aussi je perds 20 minutes et 100m de dénivelé D+ et D- … grrrrr…. Puis dès la 1ère canalisation d’eau, tout devient évident, il faut les suivre – les canalisations !
Le chemin des Tuberias (des canalisations) est à flanc de falaise donc très aérien, magnifique, on domine une grande vallée. Je marche seul, c’est grandiose. Le chemin est étroit mais pas de risque de chute et pas de sensation de vertige. De beaux tunnels sombres à traverser, accroupi et avec le sac à dos dans les mains. Dans l’un d’eux, j’y perds mes lunettes de vue, obligé de rebrousser chemin et de les chercher à la frontale. Heureusement je suis seul et je les retrouve intactes. ouf !!! Nombreux lacs et décor minéral jusqu’au Rio Ara.
La vallée est verdoyante mais le chemin est très long jusqu’au refuge. Arrivée à 17h30, accueil très sympa et nombreux touristes car une route permet d’accéder à ce refuge et au camping à côté. C’est toujours un choc de retrouver la civilisation (voitures, motos, camping-car et tourisme farniente).
J’ai les jambes lourdes après cette longue journée de 23 km. Je m’envoie une bière en terrasse (merci la civilisation )
Bert et Daniel plantent chacun leur tente au camping. Bon repas au refuge avec des marcheurs Espagnols chevronnés.
Jour 4 : Ref. Bujaruelo 1340m – Refuge Goriz 2200m par le Valle de ORDESA
. 9h30 en incluant les pauses – D+ 1180m D- 330m …. 21 km
Départ à 8h. Je pars seul car Bert et Daniel doivent plier leur tente, descente par la foret, le long de la rivière Ara – les jambes avancent toutes seules et je commence à ne plus sentir le poids du sac à dos… on se calme, ça ne va pas durer.
le chemin est superbe et il n’y a aucun marcheur. Que du bonheur !
J’ai bien dormi, bien déjeuné et je me sens des tonnes d’énergie, … Que du bonheur !
Vers 10h30, j’arrive au Puente de los Navarros, c’est l’entrée du Parc National de Ordesa, interdit aux voitures, seuls passent des autobus chargés de touristes qui viennent de Torla pour marcher dans cette vallée. Le sentier GR11 est très agréable jusqu’au bureau des guides de Pradera (c’est aussi le parking des bus). La vallée d’Ordesa est magnifique même s’il y a beaucoup de marcheurs. Nombreuses cascades, sur tout le chemin qui monte à la cascade « Cola del Caballo ». Un petit coup de cœur : las gradas de Soaso. Je croise des Américains qui me disent que c’est aussi beau que leur canyon du Colorado !! possible ?? Au bout de la vallée, enfin la fameuse cascade « la cola del Caballo » la queue du cheval.
C’est beau, il y a bcp de marcheurs qui pour la plupart doivent revenir à l’autobus qui les ramènera à Torla. Pour moi le veinard, c’est pas fini, car il faut monter au refuge de Goriz et je n’ai pas réservé car le téléphone ne passe pas. Alors après une pause bien méritée, j’attaque la longue montée au refuge. Arrivée à 17h45, chance ! y’a de la place au refuge. Je me voyais pas dormir dehors sans tente. Le refuge est plein à craquer avec de vrais montagnards qui sont là pour la plupart pour monter au Mont Perdu 3355m -3° plus haut sommet des Pyrénées après l’Aneto 3404m et le Posets 3371m. La vue du refuge est magnifique, l’odeur du dortoir bcp moins.
Excellent repas et bonne ambiance, le personnel est super sympa malgré les 3 services repas de 75 personnes. Je mange au second service avec de jeunes basques de Bilbao très sympas.
*** refait avec Flo vers le 15 août ************************
Jour 5 : Refuge Goriz 2200m – Refuge de Pineta 1240m
. 7h en incluant les pauses – D+ 760m D- 1700m …. 12 km
Il existe deux chemins pour rejoindre Pineta, celui de la Faja de las Solas plus court mais très aérien et le GR11 classique qui passe par le val d’Anisclo plus long et plus de dénivelé. Daniel l’Allemand et moi, nous nous renseignons auprès des gardiens du refuge et auprès d’autres marcheurs. Celui de Fajas de las Solas : pas d’escalade et un niveau bon marcheur qui n’a pas le vertige est suffisant. Seul, je n’y serais pas allé, mais avec Bert et Daniel, on se rassure et vers 8h30 on attaque. Magnifiques paysages et vues sur le valle de Ordesa puis sur el valle de Anisclo – sorte de faille, de craquelure énorme. Vers midi, on a passé la Faja de las Solas et en se retournant on se demande comment on a réussi à passer cette muraille verticale. Pourtant on a pas eu le vertige et on ne s’est pas mis en danger… d’ailleurs ce n’est pas le but.
<<< ce chemin n’est à faire que si la météo est favorable : pas de pluie, ni vent , ni neige >>>
Nous voilà maintenant sur la ligne de crête, on surplombe la vallée de Pineta. Le refuge est là, tout en bas à 1250 m en contrebas. C’est classé comme la descente la plus raide de tout le GR11, 3 km de descente pour 1250m de dénivelé négatif soit une pente moyenne de 40%. Oubliez le vélo !
Ver 16 heures on arrive au refuge, les jambes en feu et les genoux en vrac, non, non pas vraiment grâce aux bâtons qui amortissaient chaque pas vers le bas.
Petit refuge confortable et très propre. Le patron est super sympa. Lessive puis ballade dans le lit sec de la rivière.
J’y reviendrai plus tard dans le mois avec Flo. Il y a de bons emplacements pour camping car.
Jour 6 : Refuge de Pineta 1240m – PARZAN 1130m
. 9h en incluant les pauses – D+ 1060m D- 1150m…. 21 km
Dès 8 heures, je passe par le lit de la rivière pour remonter jusqu’au camping – j’évite la route, j’aime pas marcher sur le goudron. C’est sauvage et il faut écarter les branches et se faire son chemin, mais on ne peut pas se perdre (vallée encaissée). Voulant contourner le parador national par le nord, je vais trop loin. Obligé de revenir au camping pour pouvoir traverser la rivière. 1 km de rallonge et 20 minutes de perdues, c’est pas grave il fait beau !!
Puis rejoindre la petite chapelle de la vierge de Pineta. Il y a une fontaine avec de l’eau (ce n’est pas toujours le cas) . Montée très raide jusqu’au plateau de Larry, puis belle vallée verdoyante. En discutant avec des Hollandais, j’en oublie de prendre le GR11 à droite à la cabane de Larry ! et voilà, encore 1 km de plus, … pas grave il fait beau !!
Le GR11 est assez mal signalé, ça grimpe, il fait bien chaud et il n’y plus aucun marcheur. Ca change la donne. Je rencontre un Nantais qui est un peu perdu comme moi. On retrouve le bon chemin, et on sympathise. Il a fabriqué son propre sac à dos et il est en autonomie complète pour 6 jours. Il est solide. En discutant je ne sens pas la fatigue jusqu’au moment où j’ai un besoin urgent de manger… il est 12h30 normal, lui continue.
J’en profite aussi pour me faire confirmer mon chemin, car je n’étais sûr de rien. Joli parcours jusqu’au parking de Pietramula. Ensuite c’est un peu galère, grosse chaleur et 8 km de piste jusqu’au village de Chisagües, puis 3 km de goudron grrrr ! Heureusement ce sont 11 km de descente. Et à mi-chemin je croise une ranger Irlandaise qui montait en voiture m’indique un bon ruisseau à l’ombre où je peux prendre de l’eau.
vers 17 heures j’arrive à l’hôtel La Fuen, il est complet. Heureusement Bert qui est déjà arrivé me propose de partager sa chambre à deux lits. Juste le temps d’une douche et je décide de partir en stop au Centre de Santé à une quinzaine de km car j’ai depuis le départ de cette randonnée très mal à la gorge quand je mange et que j’avale la salive et qqs lancées dans l’oreille du même côté droit. Stop sur 5km jusqu’à Bielsa puis un taxi sur 10km. Consultation et retour en stop à la pharmacie de Bielsa pour les médicaments. et retour en stop à Parzan où je rejoins Bert, Daniel et un Français de Tarbes pour le diner. Le Français est en train de faire la traversée complète d’Est en ouest par la HRP en 26 jours et il est dans les temps. !! bravo !! Il travaille à son compte avec sa femme – livraison de repas à domicile – et ils ont eux enfants … il doit pas s’ennuyer !
Jour 7 : repos à Parzan petit village de 50 maisons au sud de Piau Engaly et du tunnel de Bielsa. Quelques courses puis je bulle seul, car Bert et Daniel n’ont pas jugé bon de prendre un jour de repos. Ils vont le payer !!! ah ah !
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